Espaces pédagogiques

ULIS

Par admin henri-pitot, publié le mardi 28 décembre 2021 19:51 - Mis à jour le mercredi 20 avril 2022 18:59
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Vous avez dit ULIS ?

  1.  Vous avez dit « trouble des fonctions cognitives » ?
  2.  Quels sont les objectifs de l’ULIS ?
  3.  Quel fonctionnement à Aramon ?
  4.  Et le programme ?
  5. L’AVS quel rôle ?
  6. Et après l’ULIS collège et le rôle important des SESSAD ?

« Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis »

Saint-Exupéry

Circulaire n° 2010-088 du 18 juin 2010 : dispositif collectif au sein d'un établissement du second degré :
L'unité localisée pour l'inclusion scolaire (ULIS) est un dispositif au sein d'un collège (…) et son projet est inscrit dans le projet d'établissement. Elle a pour mission d'accueillir de façon différenciée des élèves en situation de handicap afin de leur permettre de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire ordinaire.

Les élèves accueillis:

L’ULIS est donc un dispositif (et non une classe), qui a pour mission d’accueillir au sein du collège, des élèves en situation de handicap. Ce sont les commissions des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui décident de l'orientation d'un élève vers une ULIS afin de poursuivre en inclusion des apprentissages adaptés à ses potentialités et besoins et d'acquérir des compétences sociales et scolaires, même lorsque ses acquis sont très réduits. Démarches auprès de la MDPH avec l’aide de l’enseignant référent. 

Les élèves orientés en ULIS sont ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques et des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté dans le cadre de regroupements et dont le handicap ne permet pas d'envisager une scolarisation individuelle continue dans une classe ordinaire. 

Chaque élève scolarisé au titre de l’ ULIS bénéficie, selon ses possibilités, de temps de scolarisation dans une classe de l'établissement scolaire où il peut effectuer des apprentissages scolaires à un rythme proche de celui des autres élèves.

I-Vous avez dit « trouble des fonctions cognitives » ?

L’ULIS d’Aramon TFC (troubles des fonctions cognitives)

Les fonctions cognitives regroupent le langage écrit et oral, les savoir-faire, la reconnaissance visuelle, les mémoires,  l’attention et les fonctions exécutives, c'est-à-dire celles qui organisent et contrôlent les actes volontaires. C’est ce qu’on pourrait appeler le « démarreur de l’action ». Cela opère tel un chef d’orchestre. Les fonctions exécutives et l'attention exercent des fonctions de contrôle et permettent l'exécution

 d'actions

 de résolutions de problèmes

 de planification

 d'inhibition d'activités routinières

 d'anticipation

 de raisonnement

 de prise de décision.

Lorsqu’un élève présente des troubles des fonctions cognitives, il pourra éprouver des difficultés pour par exemple :

organiser sa pensée,

établir des liens de causalité,

gérer ses actions,

mémoriser des informations,

fixer son attention

établir une relation « banale »

s’exprimer et communiquer facilement

suivre des règles culturelles élémentaires

retrouver des données,

anticiper et planifier,

entrer dans la pensée abstraite,

prendre en compte le contexte,

apprécier l’importance des informations à disposition

trouver une réponse adaptée rapidement

agir aisément face à une situation donnée,

s’adapter à des changements (manque de flexibilité)

se repérer dans l'espace et le temps …

Ce sont par ailleurs des élèves qui ont besoin de plus de temps, plus de répétitions pour assimiler, de passer par des exemples de situations concrètes, des manipulations, pour accéder à certaines notions ou à certains raisonnements.

II-Quels sont les objectifs de l’ULIS ?

Les objectifs sont de différentes natures, scolaires et transversales :

Restaurer ou construire une image de soi positive

Permettre la consolidation de l’autonomie personnelle et sociale du jeune

Développer les apprentissages sociaux, scolaires, l’acceptation des règles de vie scolaire et l’amélioration des capacités de communication

Concrétiser à terme un projet d’insertion professionnelle concerté

III-Quel fonctionnement à Aramon ?

Au collège Henri Pitot, la rentrée est échelonnée : jour 1 les 6ème puis le lendemain les autres classes selon des horaires d’accueil spécifiques.

Les élèves du dispositif ULIS sont inscrits de suite dans leur classe du collège et font la rentrée avec le professeur principal de cette classe (distribution des emplois du temps spécifiques, des documents administratifs, des livres, commentaire et explication du règlement intérieur…) tout comme n’importe quel collégien. Ainsi ils commencent de suite, ensemble, cette histoire commune qui durera toute l’année, toute leur scolarité au collège. L’inclusion commence, de fait, dès ce premier jour de l’année puis le reste de la journée selon leur emploi du temps. Ils partagent avec leur classe un certain nombre de discipline et le reste du temps ils viennent dans la salle du dispositif ULIS. C’est important qu’ils soient avec leurs camarades dès le début et participe au sentiment d’appartenance à leur classe  Les inclusions dépendent des compétences et du désir de chacun.

Les effets de l’inclusion sur les élèves des classes ordinaires :

Apprentissage de la différence, de la tolérance, de la sollicitude, de l’aide

Dépassement des peurs et des stéréotypes

Prise de responsabilité, autonomie

 Les effets sur les enfants ou adolescents inclus :

Dédramatisation du handicap ou de la déficience

Participation à des activités sociales banales

Diversification et densification des relations 

Exemple d’emploi du temps d’un élève de 6ème 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

IV-Et le programme ?

Ce travail s’appuie notamment sur le livret de compétence et s’élabore à partir d’évaluations faites en début d’années avec différents outils. Le programme est donc en fonction de chacun et de son projet.

Les compétences disciplinaires

Développer les capacités en lecture : fluence en lecture et compréhension grâce à des supports variés s’appuyant sur de la lecture « pratique » plus que littéraire.

Développer la lecture  plus littéraire dans le cadre d’un travail en lien avec le professeur documentaliste.

Développer l’écrit ludique

Développer le raisonnement logique élémentaire de numération

Développer la résolution de problèmes simples, représentation dans l’espace

Développer l’autonomie dans le travail en s’appuyant sur les fichiers PEMF.

 

Travail spécifique de logique

Le raisonnement fait intervenir différentes fonctions cognitives et notamment la flexibilité. Or, un des points communs des élèves du dispositif est justement un manque de flexibilité qui entraine une persévérance dans un fonctionnement ou un mode de raisonnement.  Le travail de logique se fait alors de différentes manières afin de dépasser ces difficultés de raisonnement et de progresser. C’est un des axes prioritaire que j’ai donné dans le cadre de mon travail.

Travail de logique à partir d’enquête (liant alors la lecture)

Travail de logique à partir de l’écrit

Atelier jeux de logique : il y a dans la salle de nombreux jeux de logiques faisantintervenir différents mode de résolution et d’opérations mentales. Cela passe alors par la manipulation. Ils font appel au langage ainsi qu’aux fonctions exécutives (raisonnement, anticipation, planification, analyse...) Il ne s’agit en rien de jeux occupationnels car ils sont formalisés dans l’emploi du temps et sont accompagnés par un travail langagier et de réflexion. Ils participent à l’élaboration de la pensée, ainsi que la mise en place de liens logiques.

 

Reprise des cours d’inclusion

Des temps sont formalisés dans l’emploi du temps afin de reprendre les cours d’inclusion avec les élèves, essentiellement de SVT, d’histoire/géographie et de technologie en allant sur ENT. Cela peut se faire aussi « à la demande » selon les besoins. Les élèves suivant les mêmes cours au même niveau sont regroupés dans la mesure du possible. La reprise peut se faire sous différentes formes :

Reprise des devoirs en s’appuyant sur les cours afin de les réexpliquer. Dans ce cas, les devoirs ont du sens pour eux.

Réalisation des contrôles en classe avec mon soutien, celui de l’AVS ou celui d’un autre élève

Tutorat d’un élève de la classe d’inclusion qui vient, sur des heures de permanence, reprendre les cours avec eux. Cela est un avantage pour tout le monde.

Reprise sous forme de cartes mentales d’organisation : c’est un procédé qui peut ressembler à un organigramme et qui permet d’associer un mot à un dessin, un symbole. Cette forme de travail est aussi utilisée pour faciliter la mise en lien d’information en lecture par exemple. 

 

Préparation et réalisation de stages professionnels

A partir de la 4ème (ou de 14 ans), les élèves du dispositif ULIS entrent dans la phase de préparation de l’orientation à la fin du parcours en collège. Il s’agit alors d’effectuer des stages en entreprise selon leurs centres d’intérêt ou un objectif transversal. Le côté scolaire est alors au service de cette préparation.

 

Préparation des examens et diplômes

Comme tous les collégiens, les élèves du dispositif ULIS passent

L’ASSR 1 en 5ème

L’ASSR 2 en 3ème

Elles sont travaillées en ULIS et passées avec les élèves de leur classe.

Le CFG : certificat de formation générale pour les élèves ne pouvant pas passer le brevet des collèges. C’est un diplôme marquant la fin de scolarité au collège.  Il s’agit d’un oral s’appuyant sur un dossier préparé en ULIS à partir d’un stage réalisé au cours de la scolarité.

V-L’AVS quel rôle ?

Il s’agit d’une AVS du dispositif et non d’une AVS individuelle pour un seul élève. . Son rôle est primordial car différent de celui du coordinateur. Sur les 20H  de présence, elle est moins de la moitié du temps en classe. Elle accompagne certains élèves en inclusion selon les besoins de ceux-ci ou leur demande particulière afin de favoriser l’inclusion : aider les élèves dans la prise de note, la lecture de document, le repérage d’informations.  En effet, certains jeunes, au regard de leur troubles spécifiques, ne pourraient pas participer de manière sereine dans leur classe d’inclusion. Cela les rassure. De plus, assistant à certains cours, elle peut apporter des éclaircissements sur les notions abordées me permettant ainsi de les approfondir.

En classe, elle s’occupe de certains groupes et elle a un rôle plus enveloppant. 

VI-Et après l’ULIS collège et le rôle important des SESSAD ?

Cela dépend de l’avancée du projet du jeune, projet travaillé au sein de l’ULIS et avec les partenaires en particulier les SESSAD. Leur rôle est important dans la construction de ce projet et débute dès la 6ème si possible. Le travail autour de l’autonomie est essentiel particulièrement pour développer les déplacements en bus, le développement des compétences transversales, la recherche de lieux de stage …

Plusieurs questions se posent :

Sait-il réellement ce qu’il veut faire ?

Son projet est-il réaliste ?

Quel est son niveau d’autonomie ? (en particulier dans la vie quotidienne, dans les transports d’où la nécessité de le travailler)

Comment s’insère-t-il dans la société de manière générale ? (besoin d’aide d’un adulte, ses capacités de communication, s’il est capable de demander de l’aide si une difficulté se présente…)

En fonction de l’avancée du projet et des compétences du jeune (et donc des réponses à ces questions), plusieurs solutions sont possibles :

L’IMPRO : Instituts médico-professionnels ou IME (Institut Médico-Educatif). Ce sont des établissements spécialisés qui accueillent des adolescents âgés de 16 à 20 ans selon 3 axes :

Educatif : prise en charge par des éducateurs spécialisés et/ou des éducateurs techniques afin d’améliorer leur autonomie sociale (transport, vie quotidienne..). Ils peuvent aussi commencer une formation pré-professionnelle ou professionnelle en atelier ou en stage à l’extérieur et selon leur niveau envisager une poursuite dans le cadre d’un CAP.

Thérapeutique : différentes prises en charge sont regroupées au sein de l’établissement

Scolaire : continuité d’une scolarisation adaptée en petits groupes avec un enseignant spécialisé.

Si le jeune sait ce qu’il veut faire et en a les compétences : un CAP

En lycée professionnel avec ULIS (en 3 ans du fait de la reconnaissance du handicap)

En lycée professionnel sans ULIS (plus difficile)

En CFAS (le S étant la première année qui correspond à une remise à niveau du fait de la reconnaissance du handicap). Il s’agit alors d’un contrat d’apprentissage et le CAP se fait en alternance. Il faut alors avoir trouvé un employeur.

Pour certains élèves, on peut envisager un bac professionnel mais cela nécessite un niveau scolaire ainsi qu’un niveau d’autonomie important.